Un environnement incarné
Est-il trop « pointu » de lire dans la revue La Terre Sainte un article intitulé : « Les partis juifs religieux au cœur de la politique israélienne » ? L’article (très vivant) sur les juifs ultra orthodoxes et leur perception du service militaire a-t-il sa place ? Certes, le magazine La Terre Sainte s’adresse pour l’essentiel à d’anciens pèlerins qui veulent garder le contact avec la Terre Sainte, pays de la Bible, pays de Jésus, pays légitime des chrétiens qui depuis 2000 ans tiennent allumée la flamme de la foi en Jésus mort et ressuscité ici.
Mais garder le contact c’est aussi entrer en contact avec une réalité fascinante et à ce point complexe qu’elle nous échappe en permanence. Si nous voulons connaître ce pays un tant soit peu, il faut multiplier les approches. Chaque information s’ajoute à une autre constituant un faisceau susceptible d’apporter des éclairages plus précis sur l’ensemble.
S’agissant du Liban je lisais récemment « Si vous avez compris le Liban, c’est qu’on vous l’a mal expliqué. » Il en va de même de la Terre Sainte, croire qu’on peut la comprendre, serait déjà la laisser nous échapper. Mais si nous nous contentons de voir les juifs orthodoxes prier au mur occidental (dit des lamentations), ou si l’on s’en tient au frisson d’une promenade à Méa Shéarim – leur quartier – on ne fait pas qu’effleurer, et de très loin, une réalité déterminante dans la vie politique, économique et militaire de l’État d’Israël. Mais surtout c’est la Terre Sainte tout entière que l’on réduit à une image de carte postale.
Elle vaut plus que cela. Chercher à la découvrir au-delà des apparences est non seulement passionnant mais nécessaire pour maintenir la présence chrétienne sur la terre de Jésus. Parce que la communauté chrétienne est appelée à vivre dans un environnement incarné aujourd’hui encore et ne peut l’ignorer.