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Les naufragés arabes du Titanic

Terrasanta.net
10 avril 2012
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Un siècle s’est écoulé depuis le naufrage du Titanic, le gigantesque paquebot qui coula dans les abîmes avec ses passagers après la collision avec un iceberg. Alors que les commémorations se multiplient on se souvient ici de ses passagers arabes, entassés en troisième classe avec les émigrants italiens et irlandais, tous partis faire fortune en Amérique du Nord.


(Milan/c.g.) – Un siècle s’est écoulé depuis le naufrage du Titanic, le gigantesque paquebot qui en 1912 coula avec ses passagers au large des côtes d’Amérique du Nord après une collision avec un iceberg. La tragédie du Titanic, au cours du voyage inaugural entre l’Angleterre et New York, a inspiré, en Occident, depuis cent ans une création particulièrement foisonnante : des chansons ont été consacrées au Titanic, des romans et des films à succès.

Ces derniers jours, les célébrations se multiplient commémorant les 100 ans du naufrage. Mais peu de gens savent, en revanche que cette tragédie ne fut pas seulement occidentale : sur le Titanic avaient pris place un certain nombre de passagers arabes, entassés dans l’entrepont du navire avec les nombreux immigrants italiens et irlandais, se rendant tous en Amérique du Nord pour faire fortune. La version numérique du journal Al Arabiya a le mérite de retracer, ces jours-ci, l’histoire de quelques-uns des passagers du Moyen-Orient à bord du Titanic, se souvenant de leurs histoires personnelles.

La majorité, dit le journal, étaient Libanais, parmi eux un seul égyptien. Ce n’est pas surprenant car au début du siècle dernier l’installation d’une diaspora libanaise en Amérique est déjà une habitude: sur le front de mer à Beyrouth, aujourd’hui encore, on peut voir une statue dédiée au « patriarche de tous les migrants »,  le premier Libanais enregistré pour avoir émigré; d’allure fière, il se tourne vers l’horizon, vêtu de son pantalon bouffant ottoman, un fez couronnant son visage. Le monument représente ce brave, parti en 1891 pour le Mexique, et qui depuis cent vingt ans a fait d’innombrables émules parmi ses compatriotes.

Les Libanais du Titanic partant pour les États-Unis étaient originaires principalement de deux villages: 13 victimes étaient de Kafr Mishki dans le district de Rachaya au sud-est de Beyrouth. Aujourd’hui, le village compte près de 500 habitants, mais au fil des années, ce sont plus de 11000 de ses enfants qui sont allés chercher fortune sur les cinq continents.

« Rien qu’à Ottawa, au Canada, 6000 Libanais sont originaires de notre village », explique le maire, Khalil al-Sikli. Du le village de Hardine dans le district de Batroun (Liban-Nord), provenaient 11 autres victimes du naufrage. Aucun d’entre eux n’avait plus de 25 ans et six étaient mariés.

« Quand le navire commença à couler, nos concitoyens se sont rassemblés et ont commencé à réciter des versets improvisés, une lamentation sur leur sort, comme on le fait dans la poésie populaire», explique le maire de Hardine, Bakhous Sarkis Assaf, d’après une légende transmise de génération en génération, dans le village. À la paroisse de Kafr Mishki, comme dans celle de Hardine, dimanche prochain – jour anniversaire du naufrage – on célébrera une messe à la mémoire des victimes.

Laila Salloum Elias écrivain américaine d’origine syrienne et auteur du livre intitulé Le rêve et le cauchemar, a reconstitué l’histoire de plusieurs passagers arabes. Elle a retrouvé de nombreuses informations sur al-Hoda, un journal arabe publié à New York à l’époque du naufrage. D’après elle, plusieurs passagers libanais ont été tués avec une arme à feu pour avoir refusé d’obéir aux ordres donnés par les membres d’équipage. Un, en particulier, a été tué pour avoir tenté de porter un gilet de sauvetage, une prérogative des passagers de première classe.

Pour en savoir plus, vous pouvez vous reportez aux articles de Al Arabiya en anglais. Première partieSeconde partie.

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