Un appel du grand mufti d’Arabie saoudite à «détruire toutes les églises de la région» a entraîné la consternation chez les chrétiens du Moyen Orient. Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah a fait cette déclaration controversée en réponse à une question posée par une délégation d’une ONG koweïtienne.
(Milan/e.p.) – Un appel du grand mufti d’Arabie saoudite à « détruire toutes les églises de la région » a entraîné la consternation chez les chrétiens du Moyen Orient.
Selon l’agence de presse en ligne Bikyamasr, la colère était particulièrement forte au Caire et à Beyrouth.
Le grand mufti cheikh Abdul Aziz bin Abdullah a fait cette déclaration controversée en réponse à une question posée par une délégation d’une ONG koweïtienne. Le leader religieux musulman est le plus haut responsable saoudien en matière de droit religieux, il est également à la tête du Conseil suprême des savants de l’islam et responsable du Comité permanent des recherches scientifiques et de la délivrance des fatwas.
Le grand mufti a cité le prophète Mahomet à l’appui de son argumentation, disant qu’il ne doit y avoir qu’une seule religion dans la péninsule arabique.
Un habitant de Beyrouth, cité par Bikyamasr.com, a déclaré : « Il arrive sans cesse qu’on tienne ce type de propos à la mosquée du coin, mais le fait qu’ils émanent cette fois du grand mufti d’un pays est tout simplement scandaleux».
D’après les experts religieux, même à l’époque du prophète Mahomet, juifs et chrétiens étaient autorisés à pratiquer leur foi ouvertement et librement. Tandis que les chrétiens d’Egypte, du Liban et de Jordanie accèdent librement aux églises et aux lieux de culte, certains règlements égyptiens ont toutefois fait l’objet de condamnations de la part de leaders et d’activistes chrétiens.
Les déclarations du mufti sont intervenues après qu’un parlementaire koweïtien ait appelé au mois de février à interdire la construction de nouvelles églises. Aucune loi reprenant cette proposition n’a cependant été adoptée à ce jour. L’ONG, du nom de Société pour le renouveau de l’héritage islamique, avait demandé au cheikh de clarifier la position du droit islamique sur le sujet.
Selon les médias arabes, le grand mufti « a souligné le fait que le Koweït faisait partie de la péninsule arabique et qu’il était par conséquent nécessaire de détruire toutes les églises qui s’y trouvaient ».
Dans un commentaire publié le 14 mars sur le site extrémiste anti-islamique Jihad Watch, Raymond Ibrahim écrit : « Imaginez ce qui se passerait si un homologue chrétien du grand mufti, le Pape par exemple, déclarait que toutes les mosquées d’Italie doivent être détruites ; imaginez la frénésie qui s’emparerait des médias occidentaux, les uns criant à l’« intolérance » et au « fanatisme », les autres exigeant de sa part des excuses voire même sa démission, ainsi que les discours éplorés de politiciens sensibles et pire encore. »
Il ajoute que l’incident a été très peu médiatisé dans la presse anglophone.