Les violences qui ont touché l'Egypte post-révolutionnaire depuis un an (manifestations sectaires, répressions, attentats) ne sont pas un bon service rendu à la première industrie du pays : le tourisme. Les chiffres parlent d'eux-mêmes en 2011 les visiteurs étaient 10 millions, 5 millions de moins qu'en 2010.
(Milan/g.c) – La violence qui depuis plus d’un an marque la vie de l’Égypte post-révolutionnaire (attentats, manifestations sectaires, répressions) ne rend certainement pas un bon service à l’industrie première du pays, celle du tourisme. « Cet hiver a été le pire que je n’ai jamais connu. Dans ces conditions, la vie même du secteur du tourisme est en danger. » C’est ce que déclare Nagui Erian, le président de l’association professionnelle qui rassemble les hôteliers Égyptiens.
Il semblait que les choses s’étaient améliorées après le vote qui a conduit à l’élection du nouveau parlement. Mais l’instabilité du pays (et les conséquences de cette instabilité qui se reflète dans le secteur du tourisme, victime d’annulations soudaines) s’est vue fin janvier. Premièrement, l’enlèvement de 25 travailleurs chinois dans le Sinaï par quelques bandes de bédouins, puis le kidnapping de deux touristes américains à Charm El-Cheikh. Enfin, le massacre à Port-Saïd, lors d’un match de football (avec les débordements qui ont suivi, entre policiers et manifestants).
« Ces événements nous ont coûté beaucoup d’annulations en quelques jours », a déclaré Ezzat Abdel-Ghaffar, représentant de la Travco, l’une des plus grandes organisations touristiques du pays. Selon certaines sources, le taux de remplissage dans les principaux centres touristiques de la mer Rouge n’atteint pas aujourd’hui 50%. À Louxor et Assouan, la situation est encore pire. « Nous n’avons aucun espoir de réaliser quelques bénéfices pour cette saison. Les agences étrangères ont renoncé à vendre des forfaits pour l’Égypte. Elles le feront seulement lorsque la situation de pleine sécurité sera rétablie dans le pays. Difficile de dire quand ce sera », a déclaré Erian, inconsolable.
Pour tenter d’améliorer quelque peu la situation, plusieurs fonctionnaires du ministère du Tourisme du Caire se sont envolés à Riyad, en Arabie Saoudite pour tanner les émirats du Golfe de convaincre les riches Saoudiens et les élites économiques à revenir sur les plages de sable doré et dans les resorts de luxe de la mer Rouge. « Mais même si notre gouvernement arrive à améliorer notre image, la seule opération qui peut nous faire sortir de la crise est de restaurer la sécurité intérieure et la stabilité politique, » souligne encore Abdel-Ghaffar.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: en 2011, les visiteurs en Égypte ont été 10 millions, soit cinq millions de moins qu’en 2010.