Le 25 mai 1946 la Transjordanie déclarait son indépendance en devenant le Royaume hachémite de Jordanie, après la fin du mandat britannique le 22 mars 1946. Depuis, chaque année le souverain honore des personnalités ou organisations qui se sont distinguées de manière éminente pour « la prospérité » et « le progrès » du royaume indique le Palais royal.
C’est donc à l’occasion du 73ème anniversaire de l’Indépendance du Royaume hachémite, que le roi Abdallah II a remis à la Caritas Jordanie (le Secours Catholique), la médaille (Première classe) de l’ordre de l’indépendance (Wisam al-Istiqial).
Un honneur royal qui vient reconnaître l’« action caritative » de l’institution catholique ainsi que « ses services de proximité dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la jeunesse et de la production, depuis plus de 50 ans ainsi que ses efforts pour fournir un abri aux réfugiés. »
La structure est dirigée par Wael Suleiman, qui a reçu en son nom, la décoration des mains du souverain. Aujourd’hui, la Caritas Jordanie est composée de 450 employés et d’environ 3 000 bénévoles.
La Caritas Jordanie a commencé son action humanitaire en 1967, quand les réfugiés palestiniens (chrétiens comme musulmans) ont fui leur terre natale après la guerre des Six Jours. Désormais, l’organisme contribue plus globalement à lutter contre la pauvreté et à soutenir le développement de la société jordanienne dans différents secteurs, en fournissant des services à environ 100 000 personnes par an. Sans distinction d’origine ou de religion.
La crise des réfugiés irakiens puis syriens, les difficultés économiques du pays, le chômage, l’inflation, sont autant de réalités avec lesquelles compose la Caritas Jordanie qui dispose de 22 centres (médecine, éducation, formation professionnelle, assistance humanitaire, distribution d’assistance alimentaire et non alimentaire, soutien psychosocial et séances de sensibilisation auprès des autres services d’urgence,…) répartis dans l’ensemble du pays.
Dernièrement, la Caritas Jordanie s’est illustrée, en coordination avec un certain nombre d’autres organismes sociaux, en distribuant 10 000 repas chauds pendant le mois sacré du ramadan, aux familles musulmanes démunies. La campagne du Ramadan est l’une des campagnes annuelles les plus importantes de Caritas.
En février, une mosaïque représentant la « carte biblique de Jordanie » a été inaugurée à Madaba. Ce projet s’inscrivait dans le cadre général d’un projet humanitaire de la Caritas Jordanie promouvant la création de différents ateliers de production artisanale et des formations professionnelles pour les réfugiés irakiens et aussi les Jordaniens afin de les former et de favoriser ainsi leur insertion professionnelle et sociale.
Egalement, à l’occasion de la fête de l’Indépendance, l’archimandrite grec-orthodoxe en Jordanie, Christophoros Atallah, s’est vu décerner par le roi la médailles de Première classe de l’Ordre d’Abdallah II ibn Al Hussein. « En remerciement, indique le communiqué du Palais royal, de ses efforts pour promouvoir l’harmonie, la coexistence et le dialogue entre les religions, ainsi que pour sa détermination à défendre les lieux saints chrétiens et musulmans de Jérusalem et l’identité arabe de la ville. »
Récemment, le 18 mai, l’archimandrite a réitéré dans un communiqué son soutien à la garde hachémite des lieux saints à Jérusalem, la qualifiant de « légitime » aux niveaux « régional et national ». Une déclaration qui intervenait dans la perspective du « Deal du siècle » qui sera proposé en tant qu’offre de paix pour le Moyen-Orient par l’administration américaine et dont les modalités pourraient remettre en cause la tutelle jordanienne. Les Etats-Unis devraient annoncer leur plan après la fin du ramadan et surtout quand sera formé le prochain gouvernement israélien (à moins que de nouvelles élections soient prévues faute de coalition formée d’ici mercredi soir).
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